Je ne vais pas vous refaire le topo sur la crise de biodiversité que nous connaissons actuellement.
Malgré quelques rares bonnes nouvelles de temps à autres, la liste des espèces menacées, en danger d’extinction est tellement longue, qu’avant d’avoir pu citer le nom de toutes les plantes et animaux concernés, je vous aurais déjà perdu, pour vous retrouver effondrés et déprimés face à ce drame planétaire.
Et je ne parle pas que des espèces emblématiques de type grands mammifères comme les éléphants, les tigres ou les gorilles mais aussi de la biodiversité commune, celle qui nous est proche, celle qui normalement vit aussi dans nos jardins.
La question est donc la suivante : la biodiversité va mal, que pouvons-nous faire à l’échelle de nos jardins de particuliers ? Car oui, en tant que jardinier nous avons un rôle à jouer. Comment ? D’abord en apprenant à être philosophe. Voici quelques pistes de réflexion.
Changeons de point de vue
Au lieu de voir le potentiel nuisible de certaines plantes ou de certains animaux et de sortir l’artillerie lourde pour éradiquer toute présence vivante non souhaitée dans notre jardin, nous pourrions réfléchir quelques minutes pour prendre conscience de ce mode automatique et aborder les choses sous un angle différent :
- D’abord nous rappeler que les plantes, les animaux font partie du monde vivant, qu’ils ont leur place sur cette terre, qu’ils jouent un rôle écologique et évoluent au sein d’écosystèmes naturellement équilibrés. Ne dit-on pas que « la nature est bien faite » ?
- Comprendre et s’émerveiller de la nature grâce à une meilleure lecture du vivant sous nos yeux : par exemple, de nombreuses plantes sauvages sont comestibles et ont des vertus innombrables qui notamment permettent de nous nourrir, de nous soigner et de soigner aussi les plantes du jardin.
- Nous amuser de nous-mêmes et simplement nous dire que cette plante là, qui pousse sous notre nez, n’est pas en soi une « mauvaise herbe », mais simplement une « plante qui ne pousse pas au bon endroit », en tout cas pas à l’endroit où nous aimerions la voir pousser. Et c’est tout, elle n’est pas « mauvaise » pour autant.
- Adopter une nouvelle vision du jardin, qui ne soit pas le jardin aseptisé où aucune herbe ne dépasse de l’autre, où tout est impeccablement contrôlé, mais un jardin plein de vie, riche de la diversité des plantes cultivées, de leurs amies sauvages et de tout le monde animal qu’il peut accueillir.
Le principe du jardin partagé revisité
Ici, je vous propose d’adopter la philosophie du permaculture et youtubeur Damien Dekarz. Si vous ne le connaissez pas, je vous invite à découvrir sa chaîne Permaculture, agroécologie etc… qui est une grande source d’inspiration pour tout jardinier et où vous trouverez de nombreux conseils pour vous mettre au potager ou pour transformer votre approche.
Personnellement, j’adore sa vision des choses et je me régale de toutes ses astuces ! Mais alors l’idée qui m’a le plus scotchée, que je n’avais jamais entendue auparavant et qui m’a littéralement séduite, c’est celle-ci :
Plutôt que d’appréhender les dégâts que pourraient faire sur nos légumes les petites bêtes en tout genre et être dans un état de lutte permanente, Damien Dekarz propose une démarche à contre-pieds qui consiste à produire plus de légumes que ce dont nous avons besoin pour notre propre consommation. Créer l’abondance pour régaler tout le monde, êtres humains comme petites bêtes ! Pas mal non ?
Résultat, nous récoltons ce dont nous avons besoin pour notre alimentation et les petites bêtes, elles, ont également de quoi se rassasier. Tout le monde est content, c’est le bonheur au potager et nous pouvons tous aller nous détendre. Cette approche me parle complètement. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Notre jardin, ce petit coin de paradis
Notre jardin n’appartient qu’à nous. Il nous ressemble. Nous y mettons notre cœur, nous y plantons ce qui nous plaît, nous faisons en sorte de nous y sentir bien. Ce jardin, c’est un peu un cadeau que nous nous faisons à nous-même, notre lieu refuge où nous aimons nous retrouver pour nous reconnecter à nous-même quand nous en ressentons le besoin.
C’est aussi un lieu de partage, où nous aimons recevoir nos amis, notre famille et où se créent de doux souvenirs.
Le jardin c’est donc beaucoup d’amour, pour nous-même, pour les autres. Et quand on aime son jardin à ce point, on ne peut qu’être bienveillant envers lui, être plein de gratitude pour ce qu’il nous offre. Dans ce jardin, nous prenons le temps d’observer, de nous émerveiller et d’accompagner pour permettre l’épanouissement des éléments. Cela passe par des pratiques douces, naturelles, respectueuses de la biodiversité.
Avec cet article, j’enfonce peut-être des portes ouvertes pour tous ceux qui comme moi sont de fervents défenseurs de la biodiversité et du jardinage naturel, mais puisque l’enjeu est de taille, il m’a semblé important de porter moi aussi ce message et de contribuer.
Si vous avez des idées complémentaires, je serais ravie de les lire et d’échanger avec vous, n’hésitez pas à commenter cet article ci-dessous.
À très bientôt sur le blog
Célia