Le compost fait encore et toujours parler de lui, et pour cause : le réussir est un peu plus complexe qu’il n’y parait, mais pas aussi difficile qu’on ne le croit ! Je vous raconte mon expérience et vous délivre quelques conseils à appliquer dans votre jardin.
Les raisons d’un compost qui ne se décompose pas
Une idée reçue : il suffit de faire un tas et de laisser faire la nature
Composter, c’est sûr, c’est facile ! C’est sans doute ce que vous vous êtes dit. Alors, au fond du jardin, à l’ombre des arbres, vous avez organisé en un même et unique tas, tous vos restes de cuisine — épluchures, coquilles d’oeufs, marc de café — et tailles du jardin. Et puis ensuite vous avez laissé la magie de la nature opérer, en espérant obtenir un superbe terreau bien décomposé, prêt à nourrir votre potager. Résultat après quelques mois ?
Un résultat un peu décevant
Flop ! Le terreau dont vous aviez rêvé et sur lequel vous comptiez pour la prochaine saison au potager n’est pas vraiment au rendez-vous. Les feuillages et épluchures se sont bien décomposés, mais les branchages sont encore grossiers. La matière n’est donc pas prête à être utilisée. Zut, visiblement quelque chose dans la recette ne fonctionne pas correctement, que faire ? Je comprends, c’est exactement ce qu’il m’est arrivé.
Faire autrement, pour un résultat différent
Solution n°1 : broyer les branches avant de les ajouter au tas de compost
D’abord, faire le point. Personnellement, la première chose qui ne me convenait pas, c’est que, les branches que j’ajoutais au compost formaient un gros volume de végétaux, difficile à mélanger avec les autres matières. Ça vous parle ? Résultat, je pense que le tas n’était pas assez aéré pour permettre la bonne décomposition des matières. Donc, première solution, broyer les branches avant de les ajouter au tas de compost.
Solution n°2 : brasser régulièrement le tas
Cette solution est rendue possible par la solution n°1. À partir du moment où les branches sont broyées, il devient alors plus facile de les incorporer au tas de compost et de mélanger les matières.
« De toutes ces recommandations {concernant l’art du compostage}, le brassage semble le plus indispensable. Essayez de retourner votre tas au moins deux fois dans la saison. Dans des conditions climatiques « normales », il faudra alors 6 à 8 mois avant de pouvoir récolter cet or noir que vous aurez su produire. »
Xavier Mathias & Denis Retournard, L’encyclopédie Flammarion du potager et du jardin fruitier, Flammarion, Paris, 2016.
Solution n°3 : organiser le compost en compartiments
Pourquoi ? Parce qu’en l’absence de compartiments, avec un tas unique comme cela a été le cas dans mon jardin, on se retrouve avec des matières anciennes décomposées, et de nouvelles qui doivent encore traverser tout le processus. Dans ces conditions, il n’est pas possible d’obtenir un terreau homogène. Xavier Mathias, dans L’encyclopédie Flammarion du potager et du jardin fruitier conseille donc de mettre en place deux compartiments, voire trois si on a la place, afin d’obtenir :
- un tas prêt à être employé ;
- un tas en cours de montage ;
- un tas en cours de décomposition.
La mise en œuvre
L’art de la récup’, ça se travaille
D’abord, j’ai créé un compartiment avec ce que j’avais sous la main. Avant d’acheter des matériaux, je me pose toujours la question suivante : n’ai-je pas déjà sous la main quelque chose qui ne sert pas, et dont je peux détourner l’utilisation comme… une vieille porte de placard. Eh oui, pourquoi pas ? Prochainement, je compte créer deux autres compartiments pour pouvoir organiser mes tas de compost comme évoqué ci-dessus.
Quelques séances de broyeurs plus tard
J’ai emprunté le broyeur électrique de mon père cet automne, et j’avoue que je ne sais pas si je vais lui rendre, car je l’utilise vraiment beaucoup… Non, blague à part, bien sûr, je vais lui rendre, je ne sais juste pas quand. Tout ça pour dire qu’avoir un broyeur sous la main, c’est vraiment top. C’est vrai, ça prend un peu de temps de broyer les branches, mais quel bénéfice derrière ! On obtient de quoi composter ou pailler son jardin, ce qui permet de mettre en place un système vertueux et écologique.
Donc, pour revenir à notre histoire de compost, j’ai décidé de trier les branches du tas initial, celles qui n’étaient pas décomposées, et de les broyer. J’en ai profité aussi pour broyer des branches fraîches au passage.
Monter le tas de compost
Dernière étape, dans mon nouveau compartiment, j’ai alterné des couches de broyat, et des couches de matières plus fraîches, issues de l’ancien tas de compost. Et j’ai recouvert de feuilles. Maintenant, je laisse mûrir, et prendrai le soin de mélanger ce tas régulièrement.
En parallèle, je vais démarrer un nouveau compartiment avec les nouvelles matières à composter venant de la cuisine ou du jardin.
Comment faire un bon compost
Avant de terminer cet article, je voulais vous laisser avec ces quelques rappels de bonnes pratiques pour réussir son compost. Je les ai glanés dans l’épisode « Le compost, c’est pas difficile » du podcast Bons Plants, dont un des invités, Jean-Jacques Fasquel, est maître composteur.
- L’équilibre des matières : veiller à équilibrer les apports de matières azotées — comme les restes de fruits et de légumes — et de matières carbonées — comme le bois broyé et les feuilles mortes. Si vous vous posez des questions plus précises sur ce que l’on peut mettre ou pas au compost, la réponse est que, toute matière organique se dégrade, même l’ail, l’oignon ou les agrumes. Personnellement je mets tout, y compris les « mauvaises herbes », que je laisse sécher avant de les ajouter au compost.
- L’oxygène : veiller à retourner le tas régulièrement (voir plus haut dans l’article).
- L’humidité : il faut un certain taux d’humidité pour que le processus opère. Néanmoins, les restes de cuisine apportent déjà de l’eau, et si vous avez un système de tas à l’air libre, celui-ci bénéficie des eaux de pluies, donc vous n’avez pas trop de souci à vous faire.
Pour l’instant, ce système simple me convient parfaitement. Je sais que la pratique du compostage peut aussi être plus scientifique, plus maîtrisée, mais pour le moment je souhaite en rester là sur ce sujet, et explorer d’autres thèmes autour du jardin. Je garde néanmoins en tête l’idée de creuser davantage ce sujet…. un autre jour !
Je serais ravie de lire vos expériences du compost, et comment vous le mettez en place et l’entretenez chez vous. N’hésitez pas à utiliser les commentaires en dessous de l’article.
À très bientôt sur le blog
Célia
2 Commentaires
Je trouve cet article très clair et intéressant ! Pour une néophyte du jardinage comme moi, une entrée en matière comle celle ci donne l’envie de se lancer 😊
Merci beaucoup Céline pour ton commentaire. Je suis ravie que cet article t’ait plu et donné envie de te mettre au compostage. Ici, j’ai présenté ma version du compostage dans un grand jardin, mais il y a d’autres façons de composter. En ville par exemple, le lombricompostage – compostage en bac avec des vers, les lombrics, qui se chargent de décomposer la matière en magnifique compost et thé de compost – est une bonne solution, facile aussi pour les débutants.