Adoptez le jardin écologique ! C’est le jardin facile à entretenir ! En plus de favoriser la biodiversité, il est parfait pour tous ceux qui n’ont pas beaucoup de temps mais qui souhaitent quand même profiter des plaisirs du jardin.
Votre jardin vous épuise ?
Vous en avez marre de passer tout votre temps libre à tailler, désherber, arroser…et à recommencer encore et encore ?
J’ai une bonne nouvelle pour vous, cela n’est pas une fatalité et des solutions existent !
Dans cet article, je vous présente les gestes qui vous permettront de jardiner autrement, sans vous épuiser, tout en contribuant à votre échelle à la préservation de la planète. Mais d’abord, qu’est-ce qu’un jardin écologique.
Qu’est-ce qu’un jardin écologique ?
Pratiquer l’art du jardinage en faisant équipe avec la nature plutôt qu’en luttant contre elle, c’est la philosophie du jardin écologique. Et pour incarner cette idée, j’ai besoin de vous parler de ce qu’est un écosystème puisque c’est le modèle qui va vous inspirer dans votre approche du jardin.
Un écosystème équilibré : la clé de l’autonomie
Faire de votre jardin un écosystème équilibré, qui garantisse sa bonne santé et son autonomie, est la condition qui vous permettra d’intervenir assez peu et de profiter davantage de votre petit coin de paradis.
L'écosystème : un écosystème est un milieu donné où se forme naturellement un équilibre entre toutes les composantes de la diversité biologique de ce milieu. Chaque plante, animal, champignon etc... joue un rôle écologique qui permet au milieu de fonctionner correctement et d'être en bonne santé. Un écosystème équilibré est résistant, et peu sensible aux maladies qui pourraient survenir.
Concrètement ?
Pour établir un écosystème équilibré et autonome dans votre jardin, vous allez chercher à :
- favoriser le développement de la biodiversité : diversité des végétaux cultivés, coin sauvage, abris pour les insectes et les animaux ;
- ne pas perturber le milieu : zéro pesticide, pas de travail du sol ;
- valoriser les « déchets verts » : compost, broyage des végétaux ;
- économiser les ressources : notamment l’eau.
Passons à présent à la pratique ! Je vous présente ci-dessous comment appliquer ces grands principes au jardin et mettre ainsi en place le système qui vous simplifiera la vie au quotidien.
Pailler le sol : la base d’un jardin facile à entretenir
C’est le principe numéro 1 à mettre en œuvre : toujours couvrir le sol ! Et pour cela, tous les moyens sont bons : compost, épluchures, feuilles, tonte de pelouse, broyat de végétaux, paille… tout ce que vous avez sous la main, à partir du moment où vous ne laissez pas la terre à nue. Mais pourquoi donc, me direz-vous ? En voici les raisons :
Une terre plus souple = moins de travail
Grâce au paillage, la terre reste meuble, facile à cultiver, sans aucun effort. Pas besoin de s’épuiser à travailler la terre pour l’aérer ou l’assouplir. Quand on a besoin de planter, on retrousse le paillage, on plante puis on recouvre. C’est donc du temps et de l’énergie de gagnés.
Explications : Couvrir le sol évite que la terre ne se dégrade en subissant les aléas météorologiques. Quand il pleut, les gouttes d'eau tombent sur la terre et tassent le sol. Le soleil et le vent assèchent la terre qui forme alors une croûte de battance, sorte de couvercle hermétique qui empêche les échanges d'air pourtant nécessaires aux plantes. Et une fois le sol tassé, allez donc essayer d'y planter quoique ce soit, pas le choix alors que de travailler la terre, mais quelle perte de temps !
Un sol toujours frais = moins d’arrosage
En paillant, on économise de l’eau (et des sous), des arrosages, du temps et de l’énergie. Top non ?
Explications : Couvrir le sol permet de maintenir son humidité. Cela est particulièrement intéressant en été et lors de fortes chaleurs. L'évaporation de l'eau du sol est alors fortement réduite, les plantes souffrent moins, voire pas du tout, et gardent un feuillage tonic. Pas besoin d'arroser !
Un sol nourri = pas d’engrais à apporter
Grâce au paillage, pas besoin d’apporter des engrais extérieurs pour nourrir les plantes, tout est déjà là. Les plantes ont tout ce qui leur faut pour se développer au mieux.
Explications : Couvrir le sol en apportant de la matière organique (feuilles, tonte, épluchures, broyat...)revient aussi à nourrir les petites bêtes du sol (vers de terre etc.). Celles-ci vont se charger de dégrader ces éléments en nutriments pour les rendre disponibles pour les plantes.
Un sol couvert = moins de désherbage
Couvrir le sol c’est aussi limiter le développement des herbes sauvages privées de lumière et étouffées par le paillage. Donc moins de travail de désherbage au quotidien… votre dos vous dira merci !
Planter des vivaces : c’est la sérénité toute l’année
Les vivaces : la solution pour un jardin pérenne
Une fois plantées et bien installées, les plantes vivaces sont autonomes et occupent l’espace de manière durable. Pas besoin de prévoir de nouvelles plantations, pas de besoin d’arroser si le sol est bien paillé (sauf éventuellement en cas de canicule).
Explications : Les plantes vivaces sont des plantes qui vivent plusieurs années. En hiver, les feuilles de la plante meurent et seules les racines survivent dans le sol. Au printemps, la plante redémarre un nouveau cycle, pour votre plus grand bonheur.
Pour limiter le travail de plantation, préférez donc un jardin principalement composé de vivaces. Cela ne doit pas pour autant vous empêcher de vous faire plaisir avec quelques plantes annuelles si vous le souhaitez. Mais, sachez-le, celles-ci animeront le jardin seulement quelques mois puis seront à remplacer.
Les vivaces s’invitent aussi au potager !
On n’y pense pas assez, mais n’hésitez pas à planter des légumes perpétuels comme le poireau, l’ail rocambole, le chou Daubenton, la roquette vivace, la rhubarbe… que vous aurez plaisir à retrouver chaque année, sans rien faire ! Vous avez un choix important de légumes vivaces à cultiver, amusez-vous !
Conseils
Une condition quand même : choisissez des plantes vivaces adaptées au climat de votre région et à l’exposition de votre jardin. C’est ainsi qu’elles s’épanouiront le mieux et demanderont le moins d’attention de votre part.
Il est toujours conseillé de planter les vivaces à l’automne (même si cela est possible aussi au printemps). Les plantes bénéficieront des pluies abondantes en cette saison pour une reprise dans de bonnes conditions. En plantant en cette saison, on évite là encore quelques séances d’arrosage.
Laisser pousser un coin sauvage : adieu à la corvée de tonte
En quoi est-ce que cela consiste ?
Il s’agit de conserver un petit coin de nature dans votre jardin. Vous verrez, il n’y a rien de très compliqué : il vous suffit de laisser faire la nature ! Concrètement, au lieu de tondre toute la surface de votre pelouse, vous dédiez un endroit de votre jardin où vous laissez les herbes pousser à leur gré. C’est donc du travail en moins, particulièrement intéressant si vous avez un très grand jardin.
Un exemple simple
Ici, j’ai la chance d’avoir un jardin avec quelques arbres fruitiers et c’est dans cette partie que j’ai choisi de laisser pousser les herbes pour former une prairie sauvage. Ma seule intervention consiste à tondre quelques chemins pour accéder à cette zone, et c’est tout !
Une pratique utile aussi pour la biodiversité
Grâce à toutes ces herbes sauvages, vous fournissez le gîte et le couvert à de nombreuses espèces. Parmi elles, vous apercevrez sans doute abeilles, bourdons ou papillons qui aideront à la pollinisation de vos légumes. Ou bien des coccinelles qui se régaleront des pucerons. Ou encore, si vous avez de la chance, des hérissons, qui feront un festin de vos limaces !
En plus c’est joli !
En plus d’être utiles à la biodiversité, ces herbes hautes sont d’une réelle beauté. Elles volent au vent, brillent dans les rayons du soleil et confèrent ainsi une atmosphère toute particulière à votre jardin. Je vous le garantis : vous aimerez vraiment vous promener dans ce petit coin sauvage.
Faire son compost : oublier les allers-retours à la déchetterie
Zéro déchet au jardin = zéro aller-retour à la déchetterie
Le compost, c’est l’incontournable du jardin naturel. Et pour cause, il n’a que des vertus ! Avec lui rien ne se perd, tout se recycle. Ainsi, il n’y a plus de « déchet » au jardin mais d’innombrables ressources prêtes à être valorisées. Autre avantage : vous pouvez dire adieu aux voyages à la déchetterie et ça aussi c’est du temps et de l’énergie d’épargnés.
Que peut-on composter ?
Branchages, tonte de pelouse, épluchures, feuilles… vous n’avez que l’embarras du choix, tout ce qui est végétal et dont vous ne savez pas quoi faire : direction le tas de compost !
Plusieurs techniques existent. Personnellement, je suis adepte de la simplicité. Un tas installé à l’abri des arbres au fond du jardin fait donc très bien l’affaire. La base, c’est de veiller à bien équilibrer les matières : 2/3 de matières azotées (matières fraîches, vertes comme les herbes, épluchures), et 1/3 de matières carbonées (matières sèches comme les branches, feuilles mortes).
Mon conseil : n’hésitez pas à réduire les branchages en copeaux de bois grâce à un broyeur pour faciliter leur décomposition et le mélange du tas à la fourche.
Que faire avec le terreau ?
Après plusieurs mois de décomposition sous l’effet de l’air et du travail des petites bêtes du sol, vous obtenez un très bon terreau, parfait pour répondre à différents usages :
- enrichissement à déposer au pied des plantes de votre jardin. Il leur apportera les nutriments dont elles ont besoin pour bien se développer ;
- enrichissement à jeter au fond des trous de plantation lorsque vous installez des plantes vivaces ou des arbustes ;
- paillis lorsque le terreau a la consistance d’un mulch et qu’il contient encore des morceaux de branchages pas complètement décomposés.
Un jardin facile à entretenir grâce à une bonne gestion de l’eau
Si vous avez un jardin de pleine terre, que vous avez installé des vivaces et que vous paillez bien le sol, la question de l’arrosage est quasi inexistante car votre jardin est autonome en eau, les plantes ayant développé un système racinaire capable de capter l’eau en profondeur. Une petite vigilance reste néanmoins la bienvenue en cas de fortes chaleurs. Mais c’est tout.
Si par contre, votre jardin est hors sol, c’est-à-dire que vos plantes sont installées en pots ou en bacs, ou que vous cultivez des plantes annuelles ou un potager, là il faut réfléchir à un système efficace pour que vous ne passiez pas tout votre temps à arroser.
Pour éviter d’avoir à faire de nombreux allers-retours avec votre arrosoir, vous devez penser à un système d’irrigation. Ici je vous propose deux solutions, le goutte à goutte et les oyas.
Le goutte à goutte
Le goutte à goutte est un système de petits tuyaux à installer sur une alimentation en eau. Ces tuyaux sont à placer dans vos parterres et massifs ; vous disposez les petites buses libérant l’eau exactement à l’endroit souhaité, au pied de la plante.
Ce système est intéressant car vous pouvez régler précisément la quantité d’eau libérée et programmer les séances d’arrosage à l’heure et à la fréquence qui vous conviennent. C’est très pratique et efficace :
- l’eau profite vraiment aux plantes car elle est diffusée à leur pied ;
- il y a moins d’évaporation ;
- une fois le système en place vous n’avez (quasiment) plus à vous en soucier, pratique au quotidien, car c’est une tâche en moins dans votre to-do list et rassurant en période de vacances.
L’inconvénient principal : ce système fonctionne grâce au réseau d’eau potable, dans un contexte où l’on doit penser à préserver la ressource en eau.
Les oyas
Une autre solution à explorer et que j’aime tout particulièrement, le système des oyas. Ce sont des contenants en poterie munis d’un couvercle et que l’on enterre au niveau du sol. Via un système de microporosités et avec une capacité pouvant aller jusqu’à 10l, ils constituent des réservoirs d’eau disponibles pour les plantes sur un rayon de 1m. C’est un système d’irrigation ancestral très efficace, qui distribue aux plantes la quantité d’eau dont elles ont besoin.
Concrètement, une fois les oyas en place, vous n’avez qu’à les remplir quand ils sont vides. Bien sûr ils se videront plus rapidement en cas de fortes chaleurs, mais en combinant ce sytème avec un bon paillage, vous vous épargnerez d’arroser tous les jours au profit peut-être d’un arrosage par semaine.
Avec les oyas, vous gagnez du temps et faites aussi des économies en eau. D’abord parce que la quantité d’eau prélevée par les plantes est celles dont elles ont besoin, et aussi parce que vous pouvez utiliser l’eau de pluie que vous aurez collectée via une citerne ; ce qui n’est pas possible avec le système de goutte à goutte qui nécessite une eau filtrée des impuretés (celles-ci pourraient boucher les buses).
Récupérer l’eau de pluie
Si vous avez la possibilité de récupérer l’eau de pluie, surtout ne vous en privez pas, c’est une excellente option pour votre jardin.
- l’eau de pluie est gratuite ! Vous avez donc tout intérêt à la récupérer, cela se ressentira sur votre facture d’eau ;
- l’eau de pluie est bonne pour le jardin, elle est en plus à température ambiante ce qui convient bien pour l’arrosage contrairement à l’eau potable qui elle arrive fraîche au robinet et peut provoquer un choc thermique pour les plantes si vous l’utilisez directement.
Concrètement, il s’agit d’installer des citernes à la sortie des gouttières de votre habitation, pour stocker l’eau et pouvoir en disposer quand vous en aurez besoin…
Le lâcher-prise : votre meilleur allié au jardin
Pour bien vivre le jardin écologique, il faut faire preuve d’un peu de lâcher-prise par rapport aux standards habituels du jardin. Mais une fois que vous aurez fait ce pas, votre jardin deviendra vraiment plus facile à entretenir.
Une pelouse plus haute = tondre moins souvent
Votre jardin n’est pas un green de golf ! Alors pourquoi tondre si court et si fréquemment ? Avec une hauteur de 10 cm, votre pelouse reste bien entretenue. Notez également qu’en période de fortes chaleurs, votre pelouse résistera mieux si elle est plus haute car les herbes protègent le sol qui, de cette façon, garde mieux l’humidité. Et puis, vous verrez, c’est bien plus mœlleux et agréable lorsque vous faites une petite sieste au vert.
Des arbustes aux formes libres = moins de taille
Le jardin écologique fait la part belle aux arbustes dans leur forme naturelle. Oubliez donc les topiaires & co, ces formes géométriques et artistiques dans lesquelles sont conduits parfois les arbustes des jardins. Les topiaires exigent en effet un entretien régulier tout au long de l’année pour maintenir les formes et si vous en avez beaucoup au jardin, cela représente pas mal de boulot.
Les arbustes au port libre demandent quant à eux, un entretien qui se limite à la suppression des rameaux morts, à certaines branches emmêlées ou à la réduction de branches trop longues. Et si vous avez beaucoup d’arbustes, vous pouvez planifier ce travail sur plusieurs années. Une année, vous taillez certains arbustes, l’année suivante, d’autres arbustes etc. Donc au final, avec des formes au port libre, on taille moins, donc moins de travail là aussi !
La question des « mauvaises herbes »
Voici le sujet qui vous demande de prendre un peu de recul sur votre envie de tout contrôler au jardin. Posez-vous la question : sincèrement, les herbes sauvages qui poussent ici ou là vous gênent-elles vraiment ?
Sans non plus laisser votre jardin devenir un champ d’herbes folles, vous admettrez quand même que parfois on se casse un peu la tête pour pas grand chose. En acceptant simplement un peu de leur présence, votre jardin ne sera pas pour autant « dénaturé » mais par contre, vous vous épargnerez du temps de désherbage au profit de temps pour vous. C’est à vous de choisir !
Un jardin facile à entretenir : ce qu’il faut retenir
Le jardin écologique, c’est le jardin facile à entretenir ! En l’adoptant, vous allez profiter davantage de votre jardin et intervenir peu car une fois le système en place, il sera en partie autonome.
En vous épargnant des travaux fastidieux et chronophages, vous apprécierez pleinement les moments passés à jardiner et retrouverez le plaisir de cette activité de plein air qui ne vous veut que du bien.
Personnellement, je n’y vois que des avantages, alors pourquoi s’en priver ?
- moins de désherbage ;
- moins d’arrosage et des économies d’eau ;
- moins de tonte ;
- moins de travaux difficiles comme le travail du sol (oubliez bêches et motoculteurs etc.) ;
- un système vertueux qui vous fournit gratuitement du compost (pas besoin d’acheter des engrais pour nourrir vos plantes) et qui vous affranchit des allers-retours à la déchetterie ;
- un jardin vivant qui accueille toute sorte d’animaux et d’insectes ;
- un gain de temps que vous pourrez dédier à vivre votre jardin plutôt qu’à le subir.
J’espère que ces conseils vous aideront à être moins accaparés par les travaux du jardin et à vivre davantage de moments de détente.
Je serais heureuse de vous lire et de savoir comment vous vivez votre jardin, ce qui vous contrarie ou au contraire ce qui fonctionne bien et vous apporte beaucoup de satisfaction. Pour cela n’hésitez pas à partager vos expériences en commentaires.
Je vous souhaite plein de petits bonheurs au jardin !
À très bientôt sur le blog.
Célia